Titre français |
Le jour de Grâce |
Titre Anglais |
The Given Day |
Traduction Chinois - Anglais |
Sans objet : création |
Traduction Anglais - Français |
Philippe Meyniel |
Date de première publication française |
1992 |
Langue originale |
Anglais, écrit en 1963 |
Traductions / Publications |
Anglais, "The Given Day", 1984, Etats Unis, Dennis McMillan Publications
Français, "Le jour de Grâce", 1992, Paris, Christian Bourgois
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Notes |
Rédigé entre "The Willow Pattern" et "The Phantom of the Temple", lors du troisième séjour de l'Auteur aux Pays-Bas. L'original présente des dessins géométriques où apparaissent parfois une silhouette féminine. Ces dessins n'étant pas reproduits dans l'édition Française, il ne sont pas encore disponibles sur cette page.
L'image de couverture vient d'une collection particulière; peut-être s'agit-il d'un visage de Bouddha appartenant à Robert van Gulik ?
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QUELQUES ÉLÉMENTS :
The Given Day est présenté, dans l'édition Française, comme le regard d'adieu de Robert van Gulik... Je ne pense pas qu'il se soit su condamné à l'époque, aussi me semble-t-il peu probable qu'il s'agisse d'un ouvrage "testament"...
De fait, ce roman tranche totalement avec les aventures du Juge Ti. On découvre un ancien fonctionnaire colonial, qui a vécu aux indes, et dont le passé ne semble rempli que de malheurs; sa première épouse et sa fille sont mortes dans d'horribles conditions lors de soulèvements en Inde, puis sa maîtresse (avec qui il était lors du massacre de sa famille), devenue sa seconde femme, est à son tour assassinée; Il sera emprisonné par les Japonais qui ont envahi le pays, puis torturé car confondu avec un agent des renseignements. Et c'est bien après ces évènements, à Amsterdam, que se déroule cet opus sombre et humide, aux prises avec une femme et un groupe de trafiquants Arabes, menés par un Allemand et un Américain, ainsi que les fantômes de ses disparues...
C'est, autour de cette confrontation aux trafiquants et de la lutte contre les réminiscences du passé, la tentative de cet homme de garder un pied dans le présent, de reconstruire un avenir possible. Jusqu'a l'Illumination, son passage par le sommet enneigé du mont Fuji qui lui montre la voie du Vide et sa reconstruction dans la Compassion.
Ce qui rend cet ouvrage curieux, c'est qu'on y retrouve les Ethnies, les Religions que Robert van Gulik a côtoyées de part le monde durant sa vie, regroupées dans une ville qui est ses racines, et dans une enquête qui est finalement plus un cheminement vers la lumière Zen, et la réponse finale qui lui est accordée. A ce titre, on peut penser qu'il s'agit là d'une réconciliation de l'Auteur avec ses vies... Ce très beau roman prend une tout autre dimension, dès lors que l'on a saisi qui était Robert van Gulik.
Je conseille donc la lecture préalable des "Trois vies de Robert van Gulik", afin de goûter toute la dimension du "Jour de Grâce", et mieux appréhender sa finalité:
"Je fais partie de tout ceci, de cette cité vivante que j'aime et où je ne serai plus jamais seul"